A l’occasion d’une séparation conflictuelle impliquant des enfants, qu’il s’agisse ou non d’un divorce, va se poser le problème des modalités pratiques de remise de l’enfant à l’occasion des droits de visite et d’hébergement. Le juge précise le plus souvent ces modalités, par exemple le droit de visite et d’hébergement s’exercera les premières, troisième et cinquième fins de semaine du vendredi ou samedi sortie des classe au dimanche 19heures. Le juge prévoit également qui vient chercher et ramène l’enfant. Souvent il est également précisé que le jour férié précédant ou suivant un jour où le parent exerce son droit de visite et d’hébergement lui bénéficie. Certaines décisions indiquent également que le dimanche de la fête des mères se passe avec la mère et le dimanche de la fête des pères avec le père. Dans la très grandes majorité des cas, ces précisions, qui ne s’appliquent qu’à défaut de meilleur accord des parents, sont suffisantes. Tel n’est malheureusement pas le cas en cas de conflit aïgu entre les parents, la remise de l’enfant pouvant alors donner lieu à des incidents plus ou moins graves : retards répétés, affaires de l’enfant incomplètes, échanges agressifs ou dans le pire des cas violents. L’enfant est alors l’enjeu et le prétexte de nombreux débordements dont il sera toujours la victime. Il existe des moyens de le protéger. On peut en effet demander au juge que la remise de l’enfant se fasse par l’intermédiaire d’un tiers de confiance ou dans un lieu neutre ( école, nourrice). Dans les conflits les plus aïgus, notamment en présence de violences physiques, on pourra également demander la remise de l’enfant dans un lieu médiatisé, mais ceci implique de lourdes contraintes pour les parents comme pour l’enfant.Le recours à un tiers de confiance ou la remise dans un lieu neutre peut permettre d’apaiser la situation sans la dramatiser, étant certain qu’à terme les parents devront renouer un dialogue dans l’intérêt de l’enfant.
En cas de retards répétés, des solutions existent également: on peut demander au juge de préciser que le parent qui n’exerce pas son droit de visite et d’hébergement dans l’heure prévue , est censé y avoir renoncé. il est également possible de prévoir des délais de prévenance pour les vacances. Ces solutions sont imparfaites et la sagesse entre les parents devrait l’emporter . Si tel n’est pas le cas, il est préférable de saisir le juge qui ne manquera pas de rappeler les parents à leurs obligations.